Prison pour avoir foncé sur la police
Ouest-France / Gérard LEBAILLY. Modifié le 12/01/2016 à 03h44 Publié le 12/01/2016 à 00h00
Un Rennais de 22 ans a été condamné, à Saint-Malo, pour avoir foncé sur les policiers à la suite d'un banal contrôle.
Tout commence dans la nuit de vendredi à samedi, au pied d'un feu rouge, à Dinard : une patrouille de police s'approche d'une Audi A3 à l'arrêt, dont les trois occupants reviennent du Mac Do pour, soi-disant, récupérer au casino un quatrième homme, propriétaire de la voiture.
Un feu arrière ne fonctionne pas, mais le conducteur prend la fuite en voyant les fonctionnaires s'intéresser à lui. « J'ai paniqué parce que j'avais bu deux vodkas et un whisky. » Faux, relève le procureur De Bosschère en indiquant qu'il n'y avait aucune trace d'alcool lors de son dépistage. Quatre feux rouges sont grillés en ville, ainsi que des stops.
Gyrophare allumé, les policiers étaient aussi équipés de leur chasuble fluo. Le prévenu prétend qu'il n'en était rien et les avoir esquivé de justesse. Mais les trois hommes de l'équipage de renfort doivent se jeter sur le côté pour éviter d'être renversés. L'un d'eux a tout de même le réflexe de projeter une herse.
Pneu avant droit crevé, le jeune homme poursuit quand même sa course incertaine. Il pile brutalement en se faisant percuter à l'arrière par les poursuivants. « Non, je ne donnais que des petits coups de frein pour garder le contrôle de ma voiture... » Il ne lâche rien, ne reconnait rien, ce qui agace les magistrats.
Le fuyard stoppera à 30 m du panneau de Saint-Suliac. Les policiers doivent encore briser sa vitre latérale et lui sauter dessus pour le maîtriser. « Non, je m'apprétais à enlever ma ceinture de sécurité. »
« Le prévenu conteste l'incontestable, avec maladresse, et contre tout bon sens, estime Me Birrien, partie civile. Mais que vaut pour lui la vie de trois fonctionnaires ? »
Le procureur enchaîne sur le même registre : « Il n'y a pas une once de crédibilité dans les réponses du prévenu. Il donne des versions absurdes. Nous aurions pu relever davantage d'infractions. »
Il réclame 18 mois de prison, avec une partie de six mois sursis mise à l'épreuve, l'annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser avant un an, la confiscation du véhicule, et des contraventions.
Me Postellec tente de plaider l'absence d'intention de foncer sur la police, le véhicule devenant une arme par destination, mais le tribunal suit les réquisitions du procureur, en ramenant la détention immédiate à six mois. Les policiers devront être indemnisés chacun à hauteur de 1 000 €.