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Un emploi bidon pour obtenir la semi-liberté

 

Modifié le 19/05/2014 à 04:00 | Publié le 17/05/2014 à 05:20 

Trois personnes ont été condamnées en comparution immédiate, hier, pour escroquerie à l'application d'un jugement.

Franck, 30 ans, est très connu des juges malouins avec pas moins de 21 mentions à son casier judiciaire. Cette fois, il comparaît avec sa mère, complice de l'escroquerie commise au détriment du service de l'application des peines.

En effet, le jeune homme (qui avait déjà purgé une dizaine de mois sur un total de 23 mois d'emprisonnement) avait obtenu la semi-liberté contre la promesse d'une embauche sur six mois renouvelables. L'employeur pressenti, ami de la famille, devait s'engager à respecter des horaires stricts dans la prise en charge du condamné, à la sortie et au retour de la maison d'arrêt.

En réalité, le chantier prévu à Cancale n'a pu avoir lieu, la banque ne voulant pas suivre intégralement le projet. Par ailleurs, l'artisan n'avait en réalité besoin d'un ouvrier que pour trois mois maximum. Les six mois annoncés, c'était à l'initiative de la mère, pour que la demande de semi-liberté aboutisse. « Il s'est pris dans un conflit de loyauté », plaide son avocate, Me Postollec, alors que quatre à six mois de prison ferme sont requis, en raison d'antécédents judiciaires remontant à 2009.

Me Birrien défend la mère, qui encourt six mois dont quatre mois ferme, et le fils passible d'une peine plancher de deux ans. L'avocat demande aux magistrats d'essayer de se mettre dans la tête d'un détenu séparé des siens depuis un an. « C'est du délit d'entraide et de solidarité. C'est stupide mais humain », relativise-t-il.

Le procureur Gargam dénonce un « stratagème » et son impact désastreux sur la confiance, alors qu'il faut veiller au sens de la peine appliquée ou de son aménagement sur des justificatifs précis.

Le tribunal condamne Franck à 18 mois de prison ferme, à effectuer non pas sur place, mais à Caen, et ses deux complices à la même peine de six mois de prison avec sursis, mise à l'épreuve durant deux ans, avec obligation d'un stage de citoyenneté.

 
Lecerf Aloïs