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Un an de prison pour le voisin agressif

 

Modifié le 22/05/2014 à 04:00 | Publié le 20/05/2014 à 05:07 Gérard LEBAILLY. 

On est passé tout près d'un drame dans la journée du 17 mai, près de Château-Malo. Un homme ivre menace son voisin avec un couteau.

La matinée de samedi avait mal commencé entre deux hommes, voisins d'un minuscule hameau. L'un d'eux, 44 ans, coutumier des nuisances sonores diurnes et nocturnes, avait reçu une claque après avoir tenté de donner un coup-de-poing. Ruminant sa vengeance, il avait menacé l'autre de « le crever ». Des témoins attestent son extrême excitation liée à une alcoolisation matinale avancée.

En milieu d'après-midi, alors que son voisin était en train de couper du bois, il s'avançait dans sa direction en cachant un objet derrière lui : un couteau avec une lame de vingt centimètres qu'il pointait, en menaçant cette fois très clairement de le planter.

Il a beau dire en comparution lundi devant le tribunal « qu'il ne lui aurait jamais fait de mal », les magistrats ont bien du mal à le croire. Car l'homme était totalement incontrôlable, ayant bu sept bières, fumé deux joints, et suivi son traitement antialcoolique, en prenant du valium en plus.

Au total, 2,20 g d'alcoolémie lors de son interpellation ! Tellement ivre qu'il tombait tout seul en regagnant sa maison. Mais sa victime a eu très peur : elle lui lance une bûche pour l'arrêter : il continue d'avancer. Elle court une soixantaine de mètres, obligée de faire une pause à cause de son asthme. Il avance le regard effrayant, toujours avec le couteau : « je vais te crever »... 

La victime attrape une grosse branche coupée et le frappe de toutes ses forces, dans l'espoir de le stopper, mais c'est comme s'il ne sentait rien. Seule l'arrivée providentielle d'une voisine en voiture mettra enfin l'agresseur en fuite.

« Sans cette branche, j'étais mort », estime la victime, apportant ainsi une réponse à la préoccupation du procureur Le Bris. « C'est typiquement le cas des affaires qu'on retrouve aux assises. On est passé tout près du drame. » Il requiert deux ans de prison et autant de temps d'interdiction de séjour au hameau de la Garde. Me Postollec indique que son client a subi une accumulation de vexations, et que son alcoolisme lié à une oisiveté forcée le pousse à des rechutes, car il se fait soigner. Il annonce par ailleurs qu'il a prévu de déménager. La justice lui interdit effectivement de fréquenter l'endroit pendant deux ans, pour qu'il ne change pas d'avis, et le condamne à une année de prison immédiate.

 
Lecerf Aloïs