Agressions sexuelles incestueuses - «Il n’assume pas ses responsabilités »
Un homme de 44 ans était jugé, jeudi, pour des agressions sexuelles incestueuses sur ses nièces âgées de 8 et 11 ans au moment des faits
Ouest France. Publié le 06/02/2021
« Ça a commencé en 2011. » À la fin de l’été 2016, l’adolescente se confie aux enquêteurs. C’est sa sœur, de trois ans sa cadette, qui a commencé à en parler un peu avant. Elle ne voulait plus aller chez son oncle et sa tante. Elle s’est confiée à sa mère. Les jeunes filles ne voulaient d’abord pas l’ébruiter, de peur de faire « éclater » la famille.
« Ces actes n’auraient pas dû avoir lieu »
L’homme d’une quarantaine d’années aurait souvent procédé de la même manière. Quand les enfants venaient dormir à la maison, il se levait la nuit et les rejoignait dans leur chambre. Il conteste les agressions sexuelles. À la barre du tribunal, le prévenu s’exprime d’une voix basse et hésitante et s’en excuse. Il a été condamné pour des faits de même nature en 2011.
Pour son avocate, Me Karine Postollec, son client « a eu le sentiment d’une attirance réciproque. Le travail réalisé avec les psychiatres et psychologues lui fait dire aujourd’hui qu’il n’avait pas à faire cela ».
Un « investissement de façade » ?
Cette évolution, la représentante du ministère public n’en est pas convaincue. Ces soins ressemblent à un « investissement de façade. Il n’assume pas ses responsabilités. Il peut encore affirmer, aujourd’hui, que si elle n’était pas d’accord, elle pouvait le dire ».
Le conseil des jeunes filles déplore une « absence d’empathie. Les parents et les filles - présents à l’audience - attendaient autre chose ».
Trois ans de prison avec mandat de dépôt ont été requis à l’encontre du prévenu, ainsi qu’un suivi sociojudiciaire interdisant d’entrer en contact avec les victimes et des mineurs. Le tribunal rendra son jugement le 11 mars.