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Saint-Malo. Il s’évade de prison, sa complice est jugée

 

Connu des magistrats depuis longtemps, un homme de 24 ans a obtenu le renvoi de son jugement au 16 octobre. Mais la complice de son évasion comparaissait ce lundi, au tribunal.

Ouest France. Publié le 08/09/20

« Depuis tout petit, je n’aime pas la justice. Je fais mes peines, et voilà. » L’homme, qui comparaissait, ce lundi 7 septembre, au tribunal de Saint-Malo, est connu des magistrats depuis 2011. Vols, délits de fuite, recels, conduites sans permis, violences, usages de stupéfiants… jalonnent son parcours jusqu’à aujourd’hui. Cette fois, il est accusé de s’être évadé de prison, d’avoir conduit un véhicule sans permis, risquant la vie de plusieurs personnes, de s’être enfui face aux gendarmes…

« Je ne savais pas qu’il allait s’évader »

Cet homme de 24 ans a été arrêté par les gendarmes, le 5 septembre, alors qu’il se trouvait sur une aire de gens du voyage. Mais les premiers faits remontent au 16 juillet. Alors qu’il est autorisé à sortir pour aller chercher une carte d’identité, à Dinan, accompagné d’un éducateur, il lui annonce qu’il ne retournera pas en prison, et s’évade grâce à sa compagne de 32 ans. C’est elle qui était jugée ce lundi, car l’avocate de ce multirécidiviste a demandé un renvoi, « pour mieux préparer sa défense ».

« Je reconnais cette aide, avoue sa complice. Mais je ne savais pas qu’il allait s’évader. » La veille de sa permission, il lui demande de la rejoindre et de lui amener des vêtements. « On devait juste prendre un café ensemble », affirme-t-elle.Alors que le détenu monte dans sa voiture, l’éducateur la prévient des conséquences pénales de cette complicité. « J’ai eu peur de lui », dit-elle. Ils partent sur un camping à La Baule, elle paie la location. « Je ne pouvais pas partir. Il y avait des cousins, cousines. Il m’avait fait des menaces. »

« Il a profité de sa faiblesse affective »

Le procureur estime qu’elle « doit prendre conscience de la gravité de ses actes », et demande six mois de prison avec sursis. Son avocate Me Karine Postollec plaide, elle, pour la relaxe. Cette mère de trois enfants, placés chez leur père, travaille dans l’agroalimentaire. Elle a connu l’accusé, car il la fournissait en cannabis. « J’essaie de me reconstruire, pour moi, mes enfants, mon travail, mon avenir. Je veux voir une psychologue », indique-t-elle, en affirmant que cette courte liaison est terminée.

« Nous sommes face à quelqu’un qui ne connaît pas les rouages judiciaires. Elle était en dépression, à la suite du départ de son mari, avance son avocate. Il a profité de sa faiblesse affective. » Le tribunal l’a condamnée à deux mois de prison avec sursis.

 
Lecerf Aloïs