Articles de presse

Prison pour un geste et des paroles déplacés

 

Ouest-France / Publié le 04/10/2017 à 01h24 

20 mars, vers 8 h, trois policiers se trouvent près du casino, et aperçoivent un piéton qui leur adresse un doigt d'honneur. Selon Me Postollec, qui plaide la relaxe, ils se seraient mépris sur son geste, soi-disant destiné à remonter des lunettes. « Vous vous en souvenez, ou pas ? », lui demande la magistrate. « Pas franchement. »

Ses réponses sont confuses. Il concède, toutefois, le caractère outrageant de ses paroles : « Vous n'avez que cela à f... », « Vous êtes payés pour cela. » À la barre, il bredouille des excuses : « J'étais agressé », [...] « Y avait pas de drame. »

Me Stichelbaut, partie civile pour les trois fonctionnaires, souligne la multiplication des outrages contre la profession, et demande 450 € d'indemnisation pour chacun. La procureure apporte l'explication au comportement du prévenu : le copain, avec lequel il avait bu durant la nuit précédente, avait été arrêté un peu plus tôt pour alcool au volant. Ce qui l'obligeait à se déplacer à pied.

Le tribunal rappelle ses six condamnations depuis 2009, dont une déjà pour outrage, et une autre à quatre ans de prison en 2013 (pour l'accident mortel du carrefour, situé au-dessus de l'hôpital). Un stage de citoyenneté est réclamé en guise de peine alternative à l'incarcération, à faire sous six mois, avec deux mois de prison en cas d'inexécution.

Le tribunal va au-delà, en prononçant deux mois de prison ferme (aménageables) et 300 € à verser à chacun des trois policiers. Le jugement a été motivé par ses antécédents et son absence apparente de remise en question.

 
Lecerf Aloïs