Provocation d'apologie au terrorisme
Publié le 13/01/2017 à 02:55 Gérard LEBAILLY.
La justice se montre particulièrement vigilante sur les allusions au terrorisme. Deux jeunes Malouins ont dû rendre des comptes.
Il est 2 h 20 en cette nuit du 11 octobre, et une patrouille de police est envoyée vers l'église Saint-François-Xavier-Alix, où l'on signale deux jeunes vidant des extincteurs sur la chaussée (volés au B & B de la Découverte).
Le garçon, 19 ans, a 1,50 gr d'alcool par litre de sang ; la fille, 18 ans depuis quatre mois, elle a la taille d'une gamine de 14 ans, 1 gr d'alcoolémie. Chez un ami, ils ont liquidé une bouteille de whisky.
Leur réaction devant la police est violente, hystérique : des insultes, mais également la menace de « fumer » les fonctionnaires ainsi que leurs filles et leurs femmes, avec le geste de vider un chargeur d'arme automatique.
Merah, les frères Kouachi, le Bataclan, Nice, tout y passe, en disant « c'est la guerre mon frère ! », et en jurant « sur la Mecque » (alors qu'ils ne sont pas musulmans).
« C'est une bêtise de jeunes majeurs », plaide Me Helouvry.
« Mon client voulait sottement provoquer les policiers en faisant de la surenchère, mais pas glorifier le terrorisme », complète Me Postolec.
Me Stichelbaut, partie civile, note « qu'un palier a été franchi dans l'agressivité, même si les prévenus ont été dépassés par leurs propres paroles ». Il s'insurge que les jeunes gens prétendent avoir reçu un coup chacun, alors qu'ils ne le mentionnent pas dans leur PV de garde à vue.
Un médecin n'a constaté aucune trace de violence. Aucun avocat n'est intervenu, ni aucune plainte n'a été déposée. « Tout le monde mentirait ? », s'étonne le président, devant les dénégations des jeunes gens.
Selon la procureure, Émilie Goyet, ces rébellions accompagnées d'apologie du terrorisme méritent six mois de prison avec sursis et 105 heures de travail d'intérêt général à l'encontre de la jeune fille ; et six mois de prison, dont la moitié avec sursis mise à l'épreuve durant deux ans, à l'encontre du garçon.
Peine confirmée pour ce dernier par le tribunal donc, avec une partie de trois mois ferme, tenant compte de trois mentions antérieures à son casier. Peine ramenée à 35 heures de TIG et 4 mois de prison avec sursis pour la jeune fille. Et 430 € à verser solidairement à six policiers, soit un total de 2 580 €.